LA PAGE OÙ L'ON SE TORD
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LA PAGE OÙ L'ON SE TORD
Au Val-de-Grâce le major faisant la visite, disait l'interne :
— Pour le n° 9 qui a été agité cette nuit marquez une potion opiacée.
Le malade qui occupait le lit suivant, ayant entendu cela dit :
— Major pendant que vous y êtes, j'ai passé une fichue nuit, donnez-moi aussi une potion à pioncer.
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Un antiquaire marseillais homme d'une profonde érudition, possède dans son cabinet quantité d'objet précieux dont le détail suit :
Les quatre fers du cheval de Troie ;
L'extrait mortuaire de 100 000 teutons tués par Marius à la bataille d'Aix-en-Provence ;
Les tarifs des douanes de Tyr, Sidon et de Carthage ;
Une fiole de vinaigre émollient qui d'après Polybe fit dissoudre les roches alpines au passage d'Annibal ;
La massue avec laquelle Turpin assommait les gens pour se dispenser de les tuer à la bataille de Roncevaux ;
le portrait de la silhouette du fantôme qui apparut à Brutus, la veille de la bataille Philippes ;
les contrats de mariage des brigands de Rome avec les Sabines, etc.
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Un journal de province annonçait dernièrement le départ d'un des médecins du département.
« Le médecin Pancrace a quitté notre ville.
« C'est perdre un citoyen, mais c'est en gagner mille »
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Dans une gare bureau des bagages.
Une grosse dame, une dame énorme donne son billet à l'employé qui le lui rend avec a petite bande de papier réglementaire en lui disant :
— 1 F 50 d'excédent.
— Comment ! S'écrie la grosse dame étonnée, j' ai un excédant de bagages ?
— Qui vous va fort bien du reste, ajouta un voyageur en s'inclinant.
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On dit que dans un des principaux cabinets littéraires de Paris, un des habitués, impatienté de la lenteur que mettent certains abonnés dans la lectures des feuilles publiques à posé dans l'endroit le plus apparent de la salle consacrée avec lecteurs l'avis suivant :
« Les personnes qui ne savent encore d'épeler sont priées de ne lire que les journaux de la veille »
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Quand les coudes d'un habit s'ennuient et bâillent, presque toujours les bottes se mettent à rire.
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Un ami qui avait perdu de vue le bohème X... depuis de longues années l'aperçoit en train de conduire un cheval de renfort de la Compagnie des Omnibus.
— Comment dit-il, c'est toi que je retrouve dans un état pareil ?
Le bohème piteusement :
— C'est bien moi toujours à la côte comme tu le vois.
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Un monsieur très riche se rend chez un marbrier pour commander son propre monument funèbre.
— Je veux, dit-il quelque chose de beau de soigné. Pouvez-vous vous en charger ?
— Certainement, monsieur, surtout si vous n'en êtes pas trop pressé.
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Un avare qui s'est pendu récemment dans la crainte des voleurs a laissé un testament où il s'instituait seul héritier de ses biens.
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On vient d'extraire au petit Bob sa première dent de lait. Dans la glace il considère le trou béant et se mit à pleurer.
— Console-toi ! Lui dit sa maman, elle repoussera.
— Je sais bien, répliqua le petit Bob dans un sanglot. Elle repoussera, mais pas pour le dîner !
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L'huissier de l'Empereur vient d'aviser que le général Cambronne attend d'être reçu dans l'antichambre.
— Je suis très occupé et ne peux le recevoir.
Une demi heure après l'huissier le rappelle que le général Cambronne attend toujours.
— Je vous ai dit que je ne pouvais pas le recevoir.
Une demi heure plus tard pour la troisième fois l'huissier dit l'Empereur.
— Majesté, le général Cambronne attend toujours, il prétend qu'il n'a qu'un mot à vous dire.
— Je le connais, dit l'Empereur.
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Séraphin sert n café des jeunes mariés.
— Je ne vous offre pas de sucre puisque vous êtes en plein lune de miel.
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Deux Écossais sont en train de discuter quand une voiture écrase l'un d’eux. L'autre est bien obligé d'aller annoncer la triste nouvelle à sa femme. Il sonne et demande :
— C'est bien à Mme Veuve Mac Cornick que j'ai l'honneur de parler ?
— Je suis effectivement Mme arc Cornick mais veuve, pas encore !
— Ah ! Dit l'Écossais. Vous pariez combien ?
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— Sais-tu que je n'ai plus rien à me mettre ?
— tu plaisante, répond le mari. Tes armoires sont pleines de robes.
— D'accord, répond la jeune femme mais les gens du quartier les ont toutes vues.
— Si ce n'est que cela déclare le mari rassuré, changeons de quartier.
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Un groupe de vacanciers demande à un brave paysan :
— Y a-t-il des revenants dans cette vieille auberge.
— Pensez-vous , répond le paysan, au prix où est la pension, ils ne reviendront jamais.
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Chez un oiseleur entre une dame élégante.
— Je voudrais un perroquet, dit-elle. Mais attention ! Un perroquet bien élevé, possédant un répertoire choisi.
— Madame dit le vendeur. J'ai exactement ce qu'il vous haut. Le perroquet parfait. Tenez le voilà. Vous remarquerez qu'il a une ficelle attachée à la patte droite. Si vous tirez sur le ficelle de gauche il vous récite « Le Cid » et « Polyeucte » Si vous tirez la ficelle de droite, il vos débite l'Ancien et le nouveau Testament.
— Et si je tire les deux ficelles en même temps ? Demande la dame.
— Dans ce cas, madame je me casse la g...
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Figure-toi raconte un commerçant à l'un de ses amis que ce matin, ma voiture étant en panne, j'ai dû me rendre à pied au magasin. Je n'étais pas pressé et j'ai commencé à me poser d
es questions sur trois hommes qui passaient devant moi sur le trottoir.
Le premier marchait à vive allure, voilà, pensais-je, un homme d'action qui bondit vers le succès.
Le deuxième marchait d'un pas modéré et régulier. Quelqu'un qui doit bien faire son travail, me dis-je.
Le troisième était un flâneur qui trainait un peu la jambe. D'emblée je l'ai classé en moi-même parmi les fainéants et les propres rien.
— Au fait dit l'ami, ces trois individus ne t'ont-ils pas dépassé ?
REVUE NOS LOISIRS DU 5 JANVIER 1908