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MOINEAUX SANS NID N° 146

3 Juin 2012, 09:00am

Publié par nosloisirs

 

CHAPITRE-146-.jpeg Ayant sa fille à ses côtés, Michel Labeille se sentait renaître à la vie. Il arrivait maintenant à dormir la nuit, comme qui, auparavant lui était impossible.

Quant à la jeune femme elle passait toute la journée à son chevet, et lorsqu’il se levait pour se reposer quelques instant dans le grand fauteuil placé devant la fenêtre, la charmante Valérie s’installait près de lui, et l’entretenait longuement de Paris, du passé, et de ses années de souffrance si seule et sans amis ...

— Ma chérie, lui dit Michel un soir, tandis qu’il regardait à travers la fenêtre grande ouverte, l’intense animation de la foule, si particulière aux villes méditerranéennes, j’ai été bien injuste envers toi mais Dieu sait combien je m’en repens, surtout à présent que je me rends compte que tu n’étais nullement responsable de tes actes.

— Oh ! Ne parlons plus de tout cela, papa chéri, lui répondit-elle tendrement.

— Si au contraire, il faut en parler, ma petite fille, insista-t-il énergiquement.

— Plus tard, papa ; c’est trop fatiguant pour toi, maintenant !

— Non, ma chérie, car je me sens infiniment plus fort, et je désire beaucoup m’entretenir avec toi de tout ce qui te touche et qui t’intéresse afin de te faire oublier les mauvais jours passés.

Elle lui adressa un très tendre sourire et ré »pondit doucement :

— Alors parlons, puisque tu le veux, papa !

— Oui, je le veux, ma fille. Je sais ton désir de te réhabiliter afin de pouvoir aller de nouveau la tête haute et ne plus savoir à rougir devant personne.

— En effet, reconnut la pauvre Valérie, c’est mon plus cher et unique désir, papa !

— Je connais aussi ton amour pour ce garçon, reprit Labeille, et si tu penses qu’il t’aime toujours alors, tu lui accorderas ta main et nous rentrerons en France où nous avons tant souffert, mais que nous aimons tellement !

— Oui et où il est si doux de vivre ! Murmura Valérie.

— Tu ne peux savoir à quel point, ma chérie, et pour le réaliser vraiment. Il faut avoir vécu, comme moi, de longues années loin d’elle !

La jeune femme ne répondit pas. Maintenant qu’elle n’avait plus à craindre l’avenir, elle ne pouvoir s’empêcher de songer avec une immense nostalgie aux trois êtres chéris qu’elle avait quittés, ces êtres qu’elle aimait et qui, à leur tour, lui avaient témoigné une si chaude tendresse durant les plus mauvais jours de son existence.

Le souvenir de Mireille de Pierrot et de Robert ne quittait plus sa pensée.

Mireille !... Elle ignorait encore que cette adorable fillette était sa propre enfant, et pourtant, elle l’aimait déjà comme si elle était le fruit même de sa chair. Mireille restée entre les griffes de cette odieuse mégère qui la torturait et l’envoyait mendier dans les rues, vêtues de guenilles ...

Valérie ignorait tout ce qui était arrivés à ses amis. Elle ne savait pas non plus que Robert Montpellier, ce garçon loyal et généreux, moisissait entre les quatre murs d’un cachot, bien qu’innocent, pour la seule raison qu’il avait voulu protéger Mireille et tenter de l’arracher à la tutelle de madame Picquet.

Elle ignorait aussi qu’après avoir été enlevée et séquestrée, l’infortunée fillette se trouvait de nouveau à la merci de « l’Araigne » à laquelle venait de l’enlever le courageux Pierrot.

Dans sa luxueuse villa de Barcelone, Valérie n’avait rien d’autre à faire qu’à soigner son père. Elle constatait avec joie que, depuis quelques jours, sa santé allait en s’améliorant sensiblement.

Quant à Michel Labeille, il regrettait amèrement sa dureté envers sa fille, tout à fait convaincu à présent de son entière innocence.

«  Ma pauvre petite, se répétait-il. Elle n’agissait plus selon sa propre volonté. Le seul, l’unique coupable de ce drame, c’est moi ! Moi qui l’ai abandonné à son sort, la laissant à la merci de cette ignoble canaille !

«  Mais je me sens bien plus fort, et, sans nul doute, je pourrai bientôt sortir ; aussi, dès que j’en serai capable, nous rentrerons à Paris où je saurai obtenir la réhabilitation de mon enfant, dussé-je pour cela dépenser toute ma fortune !

A cet instant, interrompant les méditations du père et de la fille, Estelle apparut jolie et souriante, dans l’encadrement de la porte restée ouverte.

— Bonsoir, Michel. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

— Infiniment mieux, ma chère enfant, répondit-il en lui rendant un affectueux sourire. Il me semble vraiment commencer à renaître à la vie.

— Ne vous avais-je pas dit que le meilleur des médicaments pour vous, était de retrouver avec votre fille, la paix de votre conscience ? Ajouta la jeune femme en pénétrant à l’intérieur de la pièce.

— Oui, ma bonne Estelle. Je reconnais que j’ai été trop longtemps aveugle, et je suis persuadé que le Bon Dieu m’a envoyé cette maladie dans l’unique but de me faire comprendre mon erreur.

— Oui. Il n’a pas voulu permettre que continuant le martyre de cet ange qu’est Valérie !

La jeune femme eut un faible sourire en entendant ses paroles.

Cette jeune femme lui témoignait l’affection d’une véritable sœur, et de son côté, elle se sentait irrésistiblement attirée vers elle.

A Paris, Valérie avait été repoussée et méprisée partout et par tous. Aussi, à présent, son cœur éprouvait-il une immense soif de tendresse comme cela arrive fréquemment à tous ceux qui ont été longuement privé d’affection.

— Asseyez-vous Estelle, dit Michel à la nouvelle venue.

— Je ne puis rester que quelques minutes, dit-elle en allant pourtant s’installer sur le divan auprès de Valérie. Mais demain, mon ami, continua-t-elle après un bref silence, si toutefois vous continuez à mieux vous portez, je sortirai quelques heures avec Valérie pour lui faire visiter Barcelone.

Labeille fit un signe de tête affirmatif et répondit :

— Bravo ! Mon amie, j’approuve pleinement cette excellente idée.

— Oui, Michel, je désire beaucoup montrer à votre fille les richesses artistiques de cette jolie ville ainsi que la beauté des panoramas aux alentours, déclara la jeune femme.

— Je suis certain que ma fille en sera ravie, supposa Michel.

— Et vous, ma petite Valérie, qu’en dites-vous ? Demanda Estelle en s’adressant à sa nouvelle amie.

— Moi ? Oh ! Je suis tellement heureuse d’être auprès de papa, déclara-t-elle en jetant un tendre regard à Labeille, que le reste ne compte guère.

— Comme je me sens beaucoup mieux, dit Michel, je tiens absolument à ce que tu ne repartes pas de Barcelone sans avoir vu les choses les plus importantes.

— Mais ça m’ennuie de te laisser en ce moment, papa ! Protesta la jeune femme.

— Il faut pourtant que tu ailles respirer un peu, ma petite fille.

— Eh bien ! Puisque tu y tiens ... approuva-t-elle.

— Alors, demain, tu sortiras avec Estelle qui te servira de cicérone.

— Nous pourrions même faire un petit tour ce soir, proposa Estelle. Barcelone est si belle la nuit !

— C’est vrai, surtout que c’est la pleine lune. Sous cette lumière, la ville prend un aspect tout particulier, renchérit Labeille.

— Alors, Valérie, acceptez-vous de venir avec moi tout à l’heure ? Demanda Estelle. Et si, demain votre père continu à bien se porter nous visiterons la ville et nous irons dans quelques boutiques pour y faire les emplettes les plus indispensables et y choisir les souvenirs que vous ne devez pas manquer d’emporter.

— Parfait ! S’exclama Labeille, l’air satisfait. Et surtout, n’hésite pas à t’offrir tout ce qui te plaira, chérie ; je t’ouvre un crédit illimité.

Valérie lui sourit tendrement en murmurant :

— Merci infiniment, papa chéri, mais je n’ai réellement besoin de rien pour le moment ... Peut-être plus tard, je ...

— Mais non, mais non, je tiens à te gâter pour attraper le temps perdu. Surtout ne lésine pas ... Tout ce que j’ai t’appartient, mon trésor !

Valérie sourit pour toute réponse.

Sa nature tendre et désintéressée se satisfaisait pleinement de l’amour de ceux qu’elle aimait ...

Quelques heures plus tard Valérie et Estelle quittaient la luxueuse villa de Michel Labeille et montaient dans un taxi demandé par téléphone et ordonnaient au chauffeur de les promener à travers la ville, en passant par les coins les plus pittoresques.

Elles ne remarquèrent pas qu’à cet instant, deux hommes dissimulés derrière un tronc d’arbre de l’avenue, se précipitaient vers une voiture arrêtée à quelques mètres plus loin et s’y engouffraient en criant au conducteur de suivre celle qu’occupaient les deux jeunes femmes.

Ignorant qu’elles étaient suivies par ces individus, Valérie et Estelle, installées sur la confortable banquette arrière de la voiture, regardaient tout autour d’elle en silence. Puis Estelle commença à désigner les différents monuments qu’elles croisaient, et les belles places, argentées par les rayons d’une lune énorme, dans un ciel profond et sans nuage.

— Barcelone est, en effet, une très belle ville ! S’exclama soudain Valérie avec admiration et je la crois très étendue.

— Oui, c’est juste. Il faut pas mal de temps pour la visiter entièrement.

A cet instant, le taxi se trouvait sur le port, longeant les quais, et Valérie ne put retenir un cri d’admiration :

— Que c’est beau ! Fait-elle en joignant les mains.

La lune éclairait en plein le rocher de Montserrat où la Vierge se détachait avec une surprenante netteté, et Estelle expliqua :

— C’est un des plus beaux points de vue que l’on puisse découvrir de cette ville. Si votre père se sent vraiment mieux, nous grimperons là-haut avant que vous quittiez Barcelone ; cela vaut la peine, je vous l’assure, Valérie.

Mais les yeux de la jeune femme s’étaient déjà détournés, sollicités par un autre spectacle, tout aussi inattendue et attrayant et elle s’exclama :

— Que cette rade est vaste, Estelle ! Regardez ce bateau tout illuminé qui fond les flots. Où peut-il aller ? Vers quels rivages lointains ? L’Afrique, sans doute ?

— Non, petite amie, pas de rivages lointains comme votre imagination se plait à évoquer. Ce bateau assure tout simplement les communications avec l’île de Palma, la principale îles Baléares. Une nuit de traversée, tout juste avec les poissons volants qui foisonnent dans ces parages et le sillage argenté du navire.

— Encore une excursion de quarante-huit heures en plus que j’aimerais vous voir faire avec moi, avant que vous quittiez l’Espagne.

— Cela vaut vraiment la peine ? S’informa Valérie.

— Certes ! Palma est une ville qu’il faut connaître, surtout lorsque l’on est si près, à Barcelone, par exemple ; et puis, à l’intérieur de l’île, il y a une excursion que j’ose dire « majeure » s’est la visite de la chartreuse de Valdemosa, le refuge des amours orageuses de Chopin et Georges Sand. Pour une française, quel pèlerinage ! Tout est resté intact dans les cellules qu’occupaient Georges et son bien-aimé : le piano, les partitions, certaines soieries, des lampes primitives ... Tout ce qui avait servi à ces deux êtres déjà séparés par la vie autant qu’ils allaient l’être par la mort ! Cette mort si proche du génial compositeur ...

Estelle se tut, respectant le silence de sa compagne dont les yeux restaient rivés au bateau qui s’éloignait, laissant derrière lui une longue traînée d’un blanc éblouissant.

Mais le taxi avait repris sa marche lente et le regard de Valérie fut bientôt attiré par des enseignes lumineuses assez criardes.

— Oh ! Estelle ! S’écria-t-elle, pourquoi n’irions-nous pas faire un tour par là ?

— Non, chérie, refusa la jeune femme ; c’est impossible, pour des femmes seules, de se rendre au « BARRIO CHINO ». C’est un quartier mal fané où je n’oserais m’aventurer et votre père m’en voudrait sûrement si je vous menais là. En plein jour, je ne dis pas, mais à cette heure ...

Le chauffeur du taxi se permit d’intervenir à cet instant.

Après quelques hésitations le chauffeur du taxi prie la parole :

Excusez-moi,Mesdames,devousadresserlaparole,maisjecomprendsassezbienlefrançais,Madameàraison,poursuivit-iletsetournantversEstelle,deuxjeunesetjoliesfemmescommevousnepeuventallerseulesdansla« BARRIOCHINO »àcetteheure.Cependant,sivousvoulezassisteràunspectacletypiquementespagnol,jepeuxvousconduireà« BARCELONAANOCHE »(Barcelonelanuit)

— C’est un dancing mais vous n’êtes pas obligées de danser seulement vous assisterez à une série de danses typiquement espagnol qui vous raviront sûrement, depuis le « flamenco » jusqu’au « fandango » en passant par la « malagueno » Seulement ...

L’homme s’était interrompu et Estelle interrogea d’une voix douce :

— Seulement ... quoi ?

— Vous n’avez pas de cavaliers, Mesdames, et sans courir autant de risques qu’au « BARRIO CHINO » vous pourriez quand même être importunées car vous êtes seules. Si j’osais ...

— Osez, mon ami, pria Valérie, amusée et tentée par le spectacle annoncé, et sentant confusément qu’elle pouvait faire confiance à ce brave homme, d’autant plus qu’Estelle n’avait nullement l’air hostile.

— Je vous proposerais bien d’entrer avec vous si vous m’y autorisez ; ainsi, nul ne se permettrait de vous inviter à danser ... Et si cela fait envie à l’une de vous deux, on vous raccompagnera correctement à votre table, dès l’instant qu’un homme se trouve auprès de vous.

— D’accord ! S’écria Estelle, après un coup d’œil d’entente avec sa jeune compagne. Allons-y !

— Mais nous ne resterons pas longtemps, objecta Valérie. Je ne voudrais pas abandonner papa une si grande partie de la soirée.

— Non, Madame, répliqua le chauffeur. Je connais le programme, et je vous conseillerai de partir dès que les numéros les plus intéressants seront passés. Il vous faudra cependant un peu de patience, car, entre les numéros, les spectateurs dansent, je vous l’ai dit, mais je serai là pour empêcher que l’on vous importune.

Et c’est ainsi que, quelques minutes plus tard, Estelle et Valérie faisaient leur entrée dans les jardins de « BARCELONA A NOCHE » flanquées de leur chauffeur si aimable qui avait enlevé sa casquette et sa blouse et qui, ma foi, avait fort grand air avec ses cheveux argentés et son profil buriné qui lui donnait assez l’allure d’un vieil hidalgo.

Sur le conseil de leur compagnon, les jeunes femmes commandèrent des glaces, ces fameuses glaces espagnoles qui n’ont pour rivales que les glaces italiennes, et elles se laissèrent aller sans réserve au spectacle de danses qui leur était offert et dont les protagonistes se donnaient « à fond » comme on dit en termes de métier.

Un, puis deux, trois jeunes hommes vinrent s’incliner devant l’une ou l’autre des jolies françaises, mais ils n’insistèrent pas devant leur refus poli, glacés par le regard farouche et presque possessif du vigilant chauffeur.

— Pourtant, l’heure s’avançait et Valérie, consultant sa montre, s’écria l’air inquiet :

— Oh ! Estelle ! : Comme il est tard ! Il faut rentrer immédiatement. Sinon, mon père va s’inquiéter.

— J’espère qu’il dort tranquillement, fit Estelle avec calme, mais vous avez raison, partons !

— D’autant plus que les numéros intéressant sont intéressants sont terminés révéla le serviable chauffeur. Je vais vous ramener chez vous par la Rambla. Ce n’est qu’un très léger détour, ainsi cela vaut la peine, je vous l’assure !

— Quelle magnifique avenue ! S’écria Valérie peu après. Même comparée à celles de Paris, je dois convenir qu’elle est admirable.

Estelle sourit avec gentillesse.

— Demain ou un autre jour, projeta-t-elle et si votre père continue à bien se porter, je vous conduirai au bord de la mer pour faire une longue promenade et nous grimperons à Montserrat.

— Merci, mon amie, dit doucement Valérie, mais je ne suis pas venue ici en tourisme, hélas ! Ni pour me distraire.

— Il n’est nullement question de cela, Valérie, reprit la jeune femme mais le grand air vous fera du bien et vous donnera des forces ... Et puis aussi, vous avez un sérieux besoin d’un peu de détente ; vous pourrez ensuite envisager l’avenir avec plus de confiance.

— L’avenir ? Murmura tristement la pauvre jeune femme. La vie m’a été si cruelle déjà, que je n’ose regarder devant moi !

Soyez courageuse, Valérie, la réconforta tendrement sa nouvelle compagne, et dites-vous qu’après la pluie vient le beau temps !

— Dieu veuille qu’après tant de dures épreuves, je puisse enfin connaître la paix de l’âme ! Soupira la pauvrette en baissant les yeux pour cacher l’amertume qu’ils renfermaient.

— Tâchez d’oublier et d’être plus optimiste Valérie, conseilla Estelle avec énergie. Je suis certaine qu’un jour, pas très éloigné, vous ne penserez plus à tout ce que vous avez enduré et vous croirez alors, avoir fait un cauchemar.

A cet instant, le taxi fut forcé de s’arrêter à un feu rouge. Valérie, qui tournait la tête vers la droite, frissonna brusquement, et son visage devint d’une pâleur mortelle. Un homme c’était penché à la portière dont la glace était baissée et retirait son chapeau devant elle ; c’était Jean Marigny, son ancien persécuteur !

Sans perdre patience, Marigny et son compagnon avaient suivi à distance le taxi des deux jeunes femmes et avaient attendu non loin de l’entrée de « BARCELONA A NOCHE » n’osant intervenir à ce moment là à cause de la présence du chauffeur.

Le bandit sourit à la jeune femme et s’écria d’un ton dramatique :

— Valérie ! Dieu soit loué de m’avoir enfin permis de revoir l’être que j’aime le plus au monde !

La malheureuse lui adressa un regard chargé de haine et de mépris.

— Je ne veux plus rien savoir de toi ! Répliqua-t-elle d’une voix sifflante.

— Non, Valérie, déclara-t-il avec calme, je ne m’éloignerai pas de toi sans t’avoir parlé de quelque chose qui nous intéresse beaucoup tous les deux.

— Rien de ce qui peut t’intéresser ne me touche ! S’exclama-t-elle en le fixant de ses merveilleuses prunelles claires, étincelantes de colère.

— Rien ? Répéta-t-il avec un sourire ironique.

— Non, rien ! Affirma-t-elle sèchement.

Il la dévisagea avec insistance et son sourire s’accentua.

— Pas même notre fille qui n’est nullement morte comme je te l’avais dit et qui est à ma merci ? Dit-il brusquement.

La jeune femme sursauta à ces mots et ses s’ouvrirent démesurément.

— Ma fille ... ma fille est à ta merci ? Bredouilla-t-elle avec effort. Attends, Jean, attends !

Mais avant qu’elle ait eu le temps de prévenir le chauffeur, la voiture reprenait sa course, brisant l’entretien de ces deux êtres dont l’unique lien était encore cette adorable petite Mireille, fleur poussée dans les rues de Paris ...

 

( A SUIVRE LE 6 JUIN )

 

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