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LE BROUILLARD * UNE MIDINETTE MILLIONNAIRE

20 Avril 2012, 09:00am

Publié par nosloisirs

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LE BROUILLARD DE LONDRES ASSASSINE

MIEUX QUE JACK L'ÉVENTREUR

Londres est une ville classique du brouillard. Certains jours d'hiver on ne s'aperçoit pas à quelques pas, et la circulation des voitures est rendue par là très difficile. Le commerce de la Cité a beaucoup à souffrir de ces brumes épaisses, car les gens ne sortent que si leurs affaires les obligent impérieusement.

Mais le brouillard n'est pas seulement nuisibles aux affaires ; il est néfaste à la santé. Les poussières et les germes qu’il tient en suspension sont très malsains. Et les temps de gros brouillard ont une force répercussion sur la mortalité des habitants de Londres.

En 1880, pendant un brouillard resté célèbre, il y eu en trois semaines , 3000 décès en plus de la moyenne habituelle.

Plus récemment, lord d'un autre brouillard intense, la moyenne des morts s'augmenta de 1484.

Décidément, il vaut mieux, l'hiver habiter à Nice qu'à Londres.

 

UNE MIDINETTE MILLIONNAIRE

Es-il une destinée plus imprévue que celle de cette jeune modiste qui du jour au lendemain en trouve en possession d'une fortune de plus de dix neuf millions.

 

MADEMOISELLE ALINE GUILLEMOT avait vingt ans au printemps de l'année dernière. Elle était une de ces innombrables et charmantes midinettes qu'on voit le matin passer hâtivement dans les rues du quartier de la Paix.

Elle travaillait chez une grande modiste et confectionnait ces chapeaux que les élégantes de tous pays viennent demander à Paris.

Une richissime jeune fille américaine, Miss Éva Fornston, vient un jour acheter des chapeaux chez la patronne d'Aline Guillemot. Aline fut chargée de la commande. Et c'était un spectacle charmant que celui de la gracieuse ouvrière, conseillant dans ses essayages la jeune Miss, d'une beauté délicate et fragile.

 

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Fragile, oui bien fragile, car Miss Éva était atteinte d'une maladie terrible : Miss Éva était tuberculeuse.

Un jour qu'elle se sentait très lasse et ne pouvait sortir, elle pria la modiste d'envoyer chez elle une ouvrière pour une légère retouche. Aline fut encore chargée de ce soin. Et ans le clair salon, où Miss Éva s'appuyait aux coussins d'une chaise longue de style, les deux jeunes filles causèrent. De fortune de condition différentes, elles étaient unies par leur jeunesse et leur gaîté.

Miss Éva se prit d'affection pour Aline, d'une affection impérieuse et violente de malade et d'enfant gâtée. Le jour où fut décidé le retour en Amérique, Miss Éva supplia son père de consentir à ce qu'Aline l'accompagnât. M. Fornston, veuf depuis cinq ans cédait à toutes les volonté de sa fille. Le consentement d'Aline et surtout de ses parents fut plus difficile à obtenir.

Mais cependant M. Fornston, sa fille et Aline Guillemot s'embarquèrent tous trois pour New-York.

Sitôt arrivé en Amérique, Miss Éva dut s'aliter et la maladie fit de rapides progrès. Aline Guillemot soigna sa nouvelle amie avec un incomparable dévouement. Elle passa près d'elle ses jours et ses nuits, refusant de se coucher et prenant seulement un peu de repos dans un fauteuil, près du lit de la malade.

Mais la tendresse d'Aline et les soins des médecins les plus réputés furent impuissants. Miss Éva mourut dans les bras d'Aline.

Le désespoir de son père, épuisé déjà par le tracas des affaires, fut tel qu'il ne lui survécut que peu de mois. Mais avant de mourir, il laissa toute sa fortune, dix neuf millions en espèces et des terres en Floride, à Aline Guillemot.

Aline qui porte le deuil de sa nouvelle famille, est revenue à Paris.

La midinette d'autrefois, celle que ces compagnes appelaient « Ninine » n'oublia pas, nous en sommes certains, quelle connut des heures difficiles. Et de sa fortune imprévue, elle se fera un devoir de faire un noble et généreux usage.

REVUE NOS LOISIRS DU 5 AVRIL 1908

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