DE PAR LA LOI * UNE JEUNE FILLE * UN ROMANCIER
« DE PAR LA LOI » HENRIETTE EST INTERDIT
MAIS SABIGOTHON ET TANCHE SONT PERMIS
Napoléon 1er, empereur a réglé souverainement presque tous les actes de notre vie publique et privée dans les lois et sénatus-consultes auxquels nous sommes encore soumis. Par exemple il a choisi les prénoms que les citoyens français pourraient donner à leurs enfants ; et les officiers de l'état civil continuent de nous interdire les autres.
Il faut une autorisation du Procureur général pour appeler une petite fille Henriette. Mais la loi du 11 germinal an XI, complétée par un arrêté de 1865 offre à notre choix, pour baptiser notre progéniture des vocales de ce genre :
Pour les garçons :
Abacun, Abédécalas, Ancimpodiste, Aproncule, Asclépiodote, Azodonnes, Barsanuphe, Bauffenge, Bicor, Bestamons, Boithazates, Caralampe, Carpe, Concorde, Chrysogone, Cucufat, Chorcodème, Dé, Deo-Gratias, Dondon, Erelpiste, Flamidien, Frichoux, Gratias, Gobdelas, Guinfroie, Hegothroces, Hermenigilde, Hospice, Hypoce, Injurieux, Ithomore, Ké, Kernetegern, Kulln, Kyneth, Libérateur, Lo, Loyer, Ley, Macrobe, Marole, Maron, Meenolf, Mogoldobonorco, Morbiole, Molonasche, Mommole, Needs, Nil, Nom, Nonne, Océan, Ode, Offange, Oolfgang, Ou, Ouarlux, Oud, Ouid, Ouil, Ours, Out, , Pahut, Pastrobnas, Patu, Pausicoque, Pégase, Pélade, Pion, Pipe, Pompone,Porchoire, Pourcain, Pouange, Quart, Qué, Quodruleur, Rufin, Rustique, Sohy, Sierge, Sendre, Serein, Satyre, Socie, Sospice, Specieux Speusippe, Stapin, Stratège, Succene, Surin, Syr, Théopiste, Théopompe, Trotteins, Triphyle, Tripodes, Tychique, Usthozades, Vas, Vette-Epazothe, Ynigo, Zé, Zet, Zotique, Zotoucque, etc...
Pour les filles :
Abs, Aboodance, Ammonarion, Anastason, Arthonbathe, Auge, Arougourg, Béate, Bebée, Bée, Beggue, Colamondre, Carème, Concerne, Conching, Cunégonde, Doucing, Dynyme, Encratide, Ethelride, Eulimpie, Eustadiole, Eustachium, Félicule, Finèque, Floborde, Fromeuse, Fructueuse, Gale, Golinduche, Goule, Grotte, Guinfroie, Hildegonde, Hidegarde, Hunigonde, Ide, Ie, Illuminée, Ite, Keintergen, Kynénide, Lée, Libre, Lumùineuse, Lupite, Mocre, Macrin, Moico, Mongonde, Nonne, Nymphodore, Nunilon, Offe, Otte, Ouin, Panacée, Pauduin, Pontagope, Pee, Peronnelle, Pome, Piale, Piamiun, Pienche, Piste, Preure, Primitive, Pusinne, Quinte, Quintille, Raveneuse, , Restitue, , Réparate, Rusticule, Sabigothon, Segondille, Segondole, Sexburge, Spécieuse, Semirergue, Tanche, Taté, Tatie, Tette, Thécuse, Traphimène, Tusque, Tulle, Uboldesque, Ulphe, Vaudru, Veneuse, Vilfetruy, viole, Visse, Yde, Yé, Yphenge, Zingué, Zite, etc. etc...
UNE JEUNE FILLE QUI A COUTÉ 187 000 FRANCS
Un auteur anglais s'est amusé de calculer la somme dépensée pour l'éducation d'une jeune fille de l'aristocratie anglaise, depuis sa naissance jusqu'à son mariage.
De un an à huit ans on compte pour le service des « nurses » et domestique pour le linge et les dépenses diverses, une somme de 5 000 francs. De neuf à quinze ans, les institutrices, les gouvernantes, les professeurs de musique et de danse représente une dépense annuelle de 7 000 francs qui multipliée par sept donne un total de 49 000 francs. Les trois années suivantes,de quinze à dix huit ans les frais de pension et les frais de cours coûtent chacune 11 7850 francs, en tout 35 250 francs. Puis vient une année de séjour à Paris et à Dresde pour se perfectionner dans l'usage du français et de l'allemand, coût : 18 750 francs. Une saison à Londres est absolument indispensable pour former une jeune fille de l'aristocratie à la vie mondaine. Et au cours de cette saison, il faut absolument obtenir une présentation à la cour. Une saison de trois mois à Londres et les toilettes nécessités par la présentation à la cour suppose une dépense de 75 000 francs. Alors la jeune anglaise peut prétendre à se marier. Si l'on additionne toutes ses sommes, on constate que la jeune fille à marier, arrivée à l'âge de vingt ans, à coûté à sa famille une somme de 187 000 francs.
« BOUIF » EN 1878, MITRON EN 1885
ROMANCIER A SUCCÈS EN 1908
Maxime Gorki le célèbre romancier russe, eût des débuts plutôt difficiles. S'il est à paris des littérateurs qui « arrivent » parce qu'ils ont beaucoup de relations ont peu dire que Gorki qu'il s'est fait à lui-même sa propres destinée.
La vie de Gorki nous était déjà connue. Mais nul la raconta d'une façon plus claire et plus frappante que le romancier lui-même, répondant à un éditeur qui lui demandait sa biographie :
1878 — Je suis devenu apprenti chez un cordonnier
1879 — Je suis entré comme apprenti chez un dessinateur
1880 — Garçon de cuisine sur un paquebot
1884 — Commissionnaire
1885 — Boulanger
1886 — Choriste dans une troupe d'opéra en voyage
1887 — J'ai vendu des pommes dans les rues
1888 — J'ai voulu me suicider
1890 — J'ai été employé comme copiste chez un avocat
1891 — J'ai fais le tour de Russie à pied.
1892 — Publié mon premier roman
Depuis 1892 les aventures sont été moins nombreuses, Geski les a remplacées par des livres. Ni lui, ni nous, n'y avons perdu.
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REVUE NOS LOISIRS DU 19 AVRIL 1908
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