Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

VOTRE OPINION ET LA NOTRE 1/2

17 Juillet 2012, 09:00am

Publié par nosloisirs

 

019.jpeg

 

<!-- @page { margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } -->

LE ROMAN BELLE-ROSE COMMENCERA ULTÉRIEUSEMENT

 

VOTRE OPINION ET LA NOTRE

L'Académie française continue de travailler au Dictionnaire de la langue nationale. Elle n'est pas pressée d'en finir ; nous non plus, heureusement !

Savez-vous quel est le travail des académiciens ?

En principe ils doivent siéger tous les jeudis pendant une heure et demie. Mais il y a des fêtes qui tombent le jeudi et des séances qui sont levées en signe de deuil, quand un fauteuil devient vacant. D'autres séances sont employées à décerner des prix littéraires, des prix de vertu, et à remplacer les immortels décédés. Il reste environ trente heures par un pour le Dictionnaire.

La langue française compte 135 000 mots.

L'examen d'un mot et le choix des exemples qui appuieront les définitions dans une assemblée d'une trentaine de personnes, doit prendre plusieurs heures ; supposons cinq heures. On fixera donc le sens et l'emploi de six mots par an. La besogne totale ne prendra pas plus de 22 500 mots. Ne nous frappons, et patientons.

Ce qui ait le charme de l'affaire, c'est que la moitié des académiciens entre sous la coupole pour des raisons étrangères à la littérature ; une bonne partie d'entre eux sont connus pour l'incorrection des phrases et l'impropriété des termes qu'ils emploient. Mais dans 22,500 ans qui pourra contester leur autorité ?

 

006

 

La langue parlementaire est également salée dans tous les pays ; les journalistes allemands ont montré une susceptibilité singulière, quand ils se sont mis en grève parce qu'un honorable député les avait traités de Saübengel : c'est-à-dire d'un nom d'oiseau en usage dans les porcheries.

On dit couramment dans la conversation allemand qu'une dame est « cochonnement distinguée » Cela nous étonne, parce que nous réfléchissons pas pas que nous disons nous-même à chaque occasion : « Elle est joliment laide ».

Les mêmes expressions plus que pittoresques sont en usage dans les coulisses parlementaires et dans les coulisses théâtrales ; ce qui doit s'expliquer par de fréquents contacts. En Allemagne comme en France, les ingénues les plus touchantes, et qui tirent des larmes à toute une salle rien qu'en levant les yeux au ciel quand elles sont en scène, emploient souvent un vocabulaire assez raide dans leurs entretiens privés.

Tout Berlin se souvient encore d'une cantatrice qui fut inimitable dans le rôle de l'angélique Mignon. Un soir que l'impératrice Augusta lui demandait si elle préférait chanter avec el ou tel ténor, elle répondit candidement : « Majesté, je m'en f... comme d'une saucisse » Nous connaissons bien des reparties plus vertes de nos étoiles françaises ; mais notre discrétion nous arrête ici.

 

006

 

L'affaire de l'ambassade américaine en Allemagne a beaucoup excité l'opinion dans les deux États intéressés ; elle a fait couler beaucoup d'encre aussi dans les autres pays.

Le président Roosevelt avait désigné, pour le poste de Berlin, un diplomate de mérite que Guillaume II ne voulait pas accueillir parce qu'il n'a pas une assez grosse fortune pour donner de belles réceptions. Le kaiser, qui est très économe dans la gestion de sa fortune personnelle, aime beaucoup la magnificence chez les autres ; il ne lui déplaît pas de faire marcher le commercer berlinois et de donner de l'éclat à la capitale prussienne avec les dollars américains. Le président de la grande République a résisté au caprice impérial, et tous les démocrates l'ont approuvé ; même dans les autres Républiques où l'on confie volontiers les ambassades aux représentants de l'ancienne aristocratie.

On a rappelé à ce propos, la simplicité de Benjamin Franklin, paraissant à la cour de Versailles en habit de marchand, et servant avec beaucoup de succès la cause de a patrie auprès du roi de France. La simplicité de celui qu'on appelait le « bonhomme Franklin » était poussée jusqu'à l'affectation ; elle cachait beaucoup de ruse ; on l'admira parce quelle tranchait sur l'entourage de même qu'on admire le luxe raffiné chez un peuple fruste et pauvre.

 

REVUE NOS LOISIRS DU 10 MAI 1908

TOUS LES LUNDIS A 14 HEURES SERIE DE PHOTOS

 

Commenter cet article