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DAME PIPI

21 Mars 2012, 09:00am

Publié par nosloisirs

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  DAME PIPI »

 

Un métier d'autrefois qui survit à Angers

 

Elles ne sont plus que deux à Angers. On pourrait dire que l'arrivée des sanisettes à fait pérécliter la profession. Mme Lever est l'une de ces deux rescapées du progrès, fidèle au poste. Secrétaire retraitée, elle officie depuis 14 ans place du Ralliement en tant que « dame pipi »

A Angers, le statut de « dame pipi » était autrefois réservé aux épouses des employées de la mairie. Mais Mme Lever n'a pas suivi cette voix-là. C'est après avoir remplacé une de ses amies, alors titulaire du poste de toilettes du Ralliement que l'envie lui a pris de continuer. « Cela s'est fait tout seul. Au départ pour rendre service puis tout simplement pour ne pas rester inactive... »

trois jours par semaine, elle assure l'accueil des passants, du Ralliement pris d'une envie naturelle ou venus lui rendre une visite de courtoisie. « Beaucoup d'amies viennent me aire un brin de causette, le reste du temps, j'écoute la radio et je lis. Ma collègue elle brode, chacune à ses occupations » De 8 H 30 à 18 H malgré toutes ces occupations, l'accueil jovial est toujours assuré, même par les autres membres de la famille Lever. En effet, lorsque Mme lever s'octroie chaque midi une petite pause pour déjeuner, les remplaçantes ponctuelles ne sont autres que sa fille et sa petite fille : « Une véritable affaire de famille ! »

 

UN CONTRAT MORAL

« Les gens sont en généra l très gentils ; les personnes malpolies, j'ai appris à leur faire comprendre qu'elles allaient trop loin e les mauvais payeurs ils vont voir ailleurs ». Mme Lever n'est pas du genre à se laisser monter sur les pieds. « C'est un service que je rends »

Car les « dames pipi » ne sont pas à proprement parler des employées municipales. C'est une sorte de contrat moral et tacite qui les lie à la municipale angevine. Les valeureuse n'ont ainsi d'autres rémunération que les deux francs laissés dans la coupelle à chaque passage. « Nous assurons pour ce petit salaire l'accueil et l'entretien » Une fonction qui a bien évolué ces quinze dernières années. « au départ je payais moi-même les produits d'entretien ainsi que le papier hygiénique, désormais la mairie prend cela en charge » confie-t-elle.

 

QUINZE ANS DE METIER

De la même manière, Mme Lever a vu évoluer le local qu'elle surveille non sans une certaine satisfaction. « Depuis que je suis ici tout a été refait ; on à même installé des cellules photoélectriques permettant le déclenchement automatique des chasses d'eau, les savons liquides ont remplacé les avons traditionnels etc. » Autre fait marquant de ces quinze ans de métier, le torchon près du lavabo a été remplacé par un séchoir électrique. « Cette machine ne fonctionne pas toujours bien ; on parle même de mettre à nouveau des torchons jetables cette fois-ci. Pourquoi pas... » dit-elle peu contrariée.

Peu importe ! De toute façon, Mme Lever à d'ores et déjà décidé de poursuivre ce métier d'autrefois afin de garder le contact avec les gens. « Même si je suis parfois seule dans ce petit local en sous-sol cela me permet au moins de sortir de chez moi. Donc je continue avec plaisir... »

 

Article paru sur le COURRIER DE L'OUEST le mercredi 5 août 1998

 

 

 

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